
Il y a peu, une cliente m’a contactée avec une demande claire : elle se sentait piégée dans une utilisation qu’elle jugeait excessive de son téléphone. Trop de temps à scroller, trop d’habitudes prises « sans réfléchir », trop de moments volés à elle-même.
Nous sommes parties sur l’idée de ne pas forcément supprimer l’objet. Elle en reconnaissait l’utilité, la richesse même. Mais elle voulait retrouver un équilibre, une forme de liberté intérieure.
Un outil qui relie… et qui isole
Le téléphone nous relie au monde entier. On peut apprendre, se divertir, échanger. Mais il devient parfois un refuge. Quand les relations réelles sont compliquées, lorsque l’on se sent dépassé par son quotidien, ou qu’on cherche une dose rapide de plaisir ou d’évitement.
Un réel de quelques secondes est plus facile à gérer qu’une conversation familiale. Une notification donne l’illusion d’une interaction immédiate. L’enchaînement d’images fait taire les pensées. Mais à long terme, cela coupe du monde réel et nous change durablement.
L’expérience que nous partageons – elle et moi d’ailleurs – nous l’a bien fait comprendre. Nous ne sommes pas les seules car de plus en plus d’études neuroscientifiques se penchent sur le sujet.
L’utilisation du téléphone : une bombe à dérèglement
En effet, on peut laisser une plus juste place à notre culpabilité d’utilisatrices lorsque l’on connait l’impact de l’utilisation abusive des smartphones sur notre régulation de notre motivation.
Notre présence sur les réseaux sociaux, le temps passé à jouer et le « scroll » de (trop) nombreuses vidéos courtes poussent notre cerveau à libérer de la dopamine, un messager chimique lié au plaisir. Lorsque l’usage est trop grand et le processus trop courant, notre circuit de la récompense est chamboulé.
Cela a alors un impact sur nos capacités. Il est possible d’observer une réduction de nos durées d’attention, de notre capacité à enclencher notre mémoire ou a réagir avec empathie ainsi qu’une hausse de l’anxiété et des troubles du sommeil.
De plus, cet usage a un effet boule de neige car la dopamine provoque un renforcement de ce comportement qui nous demande d’en avoir toujours plus pour nous sentir aussi bien. Et ça les créateurs de contenus l’ont bien compris.
Mais en découvrant ces process il est aussi plus simple d’initier un changement pour casser le cycle lorsque nous ne nous reconnaissons plus.
Revenir à soi : le début du changement
Cette cliente est donc venue vers moi avec comme volonté de passer plus de temps de qualité avec ses enfants. Elle avait remarqué que, plus que son quotidien parfois usant, elle subissait une irritabilité qui ne la ressemblait pas.
Ce que nous avons travaillé ensemble, c’est d’abord la reconquête de l’attention et de l’action. Cela passe rarement par la contrainte ou l’interdiction. Cela passe par l’envie. L’envie de consacrer du temps à autre chose qu’au flux numérique.
Voici ce qui peut aider concrètement :
- Améliorer les relations autour de soi : quand les liens sont nourrissants, on y consacre du temps avec plaisir. Cela devient une alternative naturelle aux écrans. Sortons les jeux de société, passons ces coups de fils sans cesse repoussés et persuadons nous que l’autre nous veut du bien.
- Se créer des défis simples : cuisiner un plat sans consulter la recette trois fois, marcher 10 minutes sans podcast, ranger une pièce en musique… Ce sont des repères qui redonnent du sens. Parfois, les fixer en famille peut être une vraie source de motivation.
- Se reconnecter à l’instant : observer, respirer, sentir. Juste ça. Quelques secondes d’attention portée au réel suffisent parfois à briser le réflexe de sortir son téléphone.
Et les petits coups de pouce qui ne mangent pas de pain (mais ne feront pas tout) et peuvent soutenir dans la limitation de l’usage du téléphone :
- Avoir une panière où l’on dépose le téléphone à certaines périodes de la journée pour limiter les gestes automatiques de saisie du téléphone
- Fixer des limites d’écran pour les applications les plus gourmandes en temps dans les paramètres de son téléphone
- Revenir à des téléphones plus si smart. A ce qu’il partait le 3310 fait son comeback…
Et l’hypnose dans tout ça ?
L’hypnose ne supprime pas une habitude. Elle soutient un changement plus profond : un retour au corps, une reconnexion à ses besoins, une meilleure régulation émotionnelle.
Elle aide à :
- sortir du pilotage automatique
- reprendre contact avec les motivations authentiques
- identifier ce que l’on fuit dans l’écran
- reconstruire une capacité de choix, non dictée par l’instant
Le téléphone n’est pas l’ennemi. Mais si vous sentez qu’il occupe une place trop centrale dans votre quotidien, cela vaut la peine de s’en occuper. Pas pour le mettre de côté, mais pour vous remettre au centre.
Comme première étape, pourquoi ne pas utiliser son téléphone à bon escient en testant une séance qui vous aidera à trouver plus de satisfaction dans vos relations familiales ou en prenant rendez-vous ?
Source
« Comment les écrans de téléphone influencent notre cerveau et notre comportement ?« , psychologue.net